ANI - (AFP) - Les pompiers tentent lundi de venir à bout d'un immense incendie qui ravage depuis samedi le plus grand port d'Iran, après l'énorme explosion qui a fait au moins 46 morts et plus d'un millier de blessés, selon un nouveau bilan.
Une épaisse fumée noire continue de s'élever au-dessus des conteneurs empilés au port Shahid Rajaï, selon des images de la télévision d'Etat diffusées lundi en direct. Citant un responsable, l'agence officielle Irna a annoncé lundi que le bilan s'élevait désormais à 46 morts, après un précédent bilan faisant état de 40 personnes tuées. Selon la même source, « 1 072 blessés ont quitté l'hôpital et 138 sont toujours hospitalisés ».
La déflagration, entendue à des dizaines de kilomètres à la ronde, s'est produite samedi vers midi (08H30 GMT) sur un quai du port Shahid Rajaï, par où transitent 85% des marchandises en Iran. Après la maîtrise du feu, « nous entrerons dans la phase de nettoyage du site et d'évaluation des dégâts », a indiqué la télévision d'Etat.
Ce port stratégique est proche de la grande ville côtière de Bandar Abbas (sud), sur le détroit d'Ormuz, par où transite un cinquième de la production mondiale de pétrole, à un millier de kilomètres au sud de Téhéran. Le ministère de la Santé a appelé les quelque 650.000 habitants de la ville à rester chez eux « jusqu'à nouvel ordre » en raison de possibles fumées toxiques. Un appel aux dons de sang a été lancé pour les blessés.
Négligence ou acte intentionnel
Le porte-parole des secours, Hossein Zafari, a déploré lundi les « vents violents » qui rendent l'opération « difficile » pour les pompiers. La cause de l'explosion n'a pas été déterminée dans l'immédiat, mais les douanes du port ont indiqué qu'un incendie dans le dépôt de stockage de matières dangereuses et chimiques pourrait être la raison.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a ordonné l'ouverture d'une enquête sur l'incident, afin de déterminer si le drame a été causé par une « négligence » ou s'il était « intentionnel ».
Le New York Times, citant une source anonyme proche des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, avait auparavant affirmé que l'explosion avait été provoquée par du perchlorate de sodium, une substance entrant dans la composition de carburants solides pour missiles. Le ministère de la Défense a affirmé qu'il n'y avait « aucune cargaison (...) pour un usage militaire dans la zone de l'incendie » au moment de l'explosion.
Selon le Washington Post, Israël avait lancé en 2020 une cyberattaque contre le port Shahid Rajaï. La thèse d'un sabotage n'a toutefois pour l'heure pas été évoquée par Téhéran pour l'explosion de samedi. L'explosion a coïncidé avec la tenue à Oman de pourparlers cruciaux sur le programme nucléaire de Téhéran entre l'Iran et les Etats-Unis, ennemis depuis quatre décennies.
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