ANI - (AFP) - Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi entame jeudi une visite controversée de trois jours au Royaume-Uni où il doit parler de coopération sécuritaire avec le Premier ministre David Cameron, cinq jours après le crash d'un avion russe dans le Sinaï.
La visite a commencé singulièrement: le président égyptien avait à peine atterri mercredi après-midi que Londres a annoncé la suspension des vols entre Charm el-Cheikh (est de l'Egypte), d'où avait décollé l'avion, et le Royaume-Uni.
Comme Washington, Londres estime probable qu'une bombe est responsable du crash samedi de l'Airbus A321, qui a fait 224 morts et a été revendiqué par le groupe Etat islamique.
Londres va dépêcher sur place ses propres experts pour "analyser le dispositif de sécurité en place à l'aéroport" de Charm el-Cheikh avant une éventuelle reprise des vols.
La catastrophe sera au coeur des discussions entre MM. Cameron et Sissi, qui doivent se rencontrer jeudi après-midi.
En amont de la visite, les services de M. Cameron ont insisté sur "la nécessité" de dialoguer avec le président égyptien, vu le climat actuel en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
"La stabilité de l'ةgypte relève de l'intérêt supérieur du Royaume-Uni", a expliqué Crispin Blunt, président de la commission parlementaire des Affaires étrangères.
La lutte contre les jihadistes en Egypte et la situation en Libye seront notamment au menu des discussions.
Pour le leader de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn, la visite du président égyptien "menace plus la sécurité nationale britannique qu'elle ne la protège". "Plutôt que dérouler le tapis rouge au président Sissi, le Premier ministre devrait suspendre les exportations d'armes vers l'Egypte jusqu'à ce que les droits démocratiques et civils soient restaurés", a-t-il ajouté.
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