ANI - Le patriarche maronite, le cardinal Bechara Boutros Rai, a adressé le message de Pâques depuis l'église Notre-Dame de Bkerké, à tous les Libanais, et aux chrétiens en particulier.
Il a indiqué que « le Liban, ce pays crucifié depuis des années, attend une vraie Pâques. Notre patrie, condamnée à la mort politique et à l’effondrement économique, attend toujours une véritable résurrection. L’Église ne transige pas sur les principes et ne se soumet pas à la balance des intérêts. Elle témoigne plutôt de la vérité et appelle à la résurrection de la justice, à la valeur de l’être humain et à la préservation de la dignité ».
Il a poursuivi : « En cette fête, nous renouvelons notre foi qu'avec le Christ, nous ne sommes pas seulement le peuple de la croix, mais le peuple de la résurrection. Même si nous traversons de grandes difficultés, le Seigneur marche avec nous, comme il a marché avec les deux disciples d'Emmaüs, ouvrant nos yeux, enflammant nos cœurs et rompant le pain avec nous. Soyons témoins de la résurrection, dans nos communautés, dans notre Église et dans notre pays. En conclusion : avec une affection filiale avec mes frères, les Supérieurs Généraux, nous vous adressons nos plus chaleureuses salutations, vous souhaitant santé, bien-être et sagesse, afin que vous puissiez conduire le navire de l'Église vers le rivage de la sécurité et du salut, en répétant avec les anges : « Il est ressuscité ; il n'est pas là ».
« La proclamation de l’espérance ne se limite pas à nos lieux de culte, mais elle est portée à tous, où qu’ils soient. C’est le rôle des chrétiens. Ils sont porteurs d’une mission : réconforter les personnes en deuil, porter le fardeau des autres, encourager, proclamer la vie à l’heure de la mort, et continuer, dans leurs écoles, universités, hôpitaux et autres institutions, en tout lieu et environnement, à rendre service à tous, et à témoigner que tous les hommes sont frères et sœurs, faisant ainsi taire les cris de la mort. Assez de guerres, assez de fabrication et de commerce d’armes, le monde a besoin de pain, pas d’armes. Que les meurtres d’innocents cessent, et que les mains s’ouvrent pour remplir les mains vides, même pour ce qui est nécessaire. Aujourd’hui, nous, pèlerins de l’espérance, nous nous tournons vers toi, ô Christ ressuscité. Ouvrons nos cœurs à Toi, Toi qui es la vie, et acceptons de Toi une vie nouvelle et un nouveau mode de vie, qui nous conduiront à la grâce nouvelle de la Résurrection », a-t-il dit.
Le patriarche a également consacré une part importante de son message à la situation de l’éducation au Liban, soulignant que face à l’intensification des crises, il est devenu impératif de mettre en place un projet éducatif national, fondé sur le droit à l’éducation inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Selon lui, «cette réforme ne peut aboutir sans un dialogue constructif impliquant tous les acteurs du secteur éducatif, afin d’établir une législation équitable qui garantisse les droits de tous les membres de la communauté scolaire.»
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