ANI - (AFP) - Le Vatican en deuil annoncera mardi la date des funérailles du pape François, décédé lundi à 88 ans d'un AVC, après une première réunion des cardinaux, qui auront aussi la lourde tâche d'élire son successeur dans quelques semaines.
Les cardinaux ont été convoqués à 9h (7h GMT, 10h à Beyrouth) pour une première congrégation générale, à l'issue de laquelle devrait être communiquée la date des obsèques du chef de l'Église catholique.
Selon les règles du Saint-Siège, les funérailles devraient avoir lieu entre vendredi et dimanche. Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'État et de têtes couronnées pourraient assister à cette cérémonie solennelle. Le président américain Donald Trump, a annoncé lundi soir qu'il se rendrait aux funérailles avec sa femme Melania.
Déjà affaibli par une sévère pneumonie, le premier pape sud-américain et jésuite de l’Histoire a succombé lundi matin à un accident vasculaire cérébral (AVC), au terme de 12 ans de pontificat marqués par une grande popularité mais aussi une farouche opposition au sein de l’Église.
Sa dépouille devrait être transférée de la résidence Sainte-Marthe vers la basilique Saint-Pierre à partir de mercredi afin d’être exposée aux fidèles, sans catafalque, conformément aux volontés du pape argentin qui a souhaité introduire plus de simplicité et de sobriété.
Dans son testament, Jorge Bergoglio dit vouloir être inhumé à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans une sépulture « sans décoration », avec pour seule inscription son nom en latin : « Franciscus ».
Lundi soir, des milliers de fidèles, dont certains venus avec des fleurs ou des bougies, ont afflué au coucher du soleil place Saint-Pierre pour prier.
François « essayait de faire comprendre aux gens que peu importe l’orientation sexuelle, la race, aux yeux de Dieu. Je crois que c’est ce qui est le plus proche de ce que Jésus voulait dire », a confié à l’AFP Mateo Rey, un Mexicain de 22 ans étudiant à Rome.
De l’Iran à l’Allemagne en passant par les États-Unis, l’UE, l’ONU, le Liban, Israël ou l’Autorité palestinienne, les dirigeants du monde entier ont rendu un hommage unanime à François.
Le chef d’État russe Vladimir Poutine a salué un « défenseur » de « l’humanisme et de la justice », tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié celui qui « a prié pour la paix en Ukraine et pour les Ukrainiens ».
Son compatriote, la star du football Lionel Messi qu’il avait rencontré, a évoqué « un pape différent, proche, argentin… Repose en paix, pape François », a-t-il écrit sur Instagram.
Le pape, sorti de l’hôpital le 23 mars, avait multiplié les apparitions publiques ces derniers jours en dépit de l’avis des médecins lui ayant prescrit un strict repos de deux mois.
Apparu épuisé dimanche, à l'occasion des célébrations de Pâques, il s’était tout de même offert un bain de foule en « papamobile » sur la place Saint-Pierre.
Un pontificat contrasté
En 12 ans de pontificat, « Papa Francesco » s’est engagé sans relâche pour la défense des migrants, l’environnement et la justice sociale, sans remettre en cause les positions de l’Église sur l’avortement ou le célibat des prêtres.
Opposant acharné au commerce des armes, l’ancien archevêque de Buenos Aires est toutefois resté impuissant face aux conflits en Ukraine ou au Proche-Orient, malgré d’innombrables appels à la paix.
Ce politique madré au franc-parler abrasif a aussi voulu réformer une Curie – le gouvernement central du Saint-Siège – rongée par l’inertie, y développer la place des femmes et des laïcs et assainir les sulfureuses finances du Vatican.
Face au drame de la pédocriminalité dans l’Église, il a levé le secret pontifical et obligé religieux et laïcs à signaler les cas à leur hiérarchie. Sans convaincre les associations de victimes, qui lui ont reproché de ne pas être allé assez loin.
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