ANI - (AFP) -
L'augmentation des droits de douane annoncée par Donald Trump, les tensions avec l'Iran et l'offensive israélienne à Gaza sont au menu des entretiens prévus lundi entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et le président américain à la Maison-Blanche.
M. Netanyahou est le premier dirigeant étranger à rencontrer M. Trump depuis que ce dernier a décidé d'imposer des droits de douane supplémentaires visant une grande partie des produits importés par les États-Unis.
Attendu à Washington directement après une visite de quatre jours en Hongrie, il a pour principal objectif de persuader le président américain de revenir sur sa décision, ou au moins de réduire les droits qui seront imposés sur les importations israéliennes.
Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont visés depuis samedi par des droits de douane supplémentaires de 10 %. Mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus vers les États-Unis qu'ils n'importent de produits américains.
Israël se verra ainsi infliger des droits de douane s'élevant à 17 %.
Avant de quitter Budapest, M. Netanyahou a déclaré que les discussions porteraient notamment sur "le régime douanier qui a également été imposé à Israël".
"Lien vital"
"Je suis le premier dirigeant international, le premier dirigeant étranger qui rencontrera le président Trump sur une question aussi cruciale pour l'économie d'Israël", a déclaré le Premier ministre israélien.
"Je pense que cela reflète la relation personnelle spéciale et le lien unique entre les États-Unis et Israël, qui est si vital en ce moment", a-t-il ajouté.
Selon Jonathan Rynhold, directeur des études politiques à l'université Bar-Ilan de Tel-Aviv, M. Netanyahou va chercher à obtenir une exemption des droits de douane pour Israël avant qu'ils n'entrent en vigueur.
Une telle exemption profiterait non seulement au plus proche allié de M. Trump au Moyen-Orient, mais "ferait également plaisir aux républicains du Congrès (...) qui à ce stade, ne sont pas disposés à affronter M. Trump sur ce sujet", a déclaré M. Rynhold.
Israël avait tenté d'échapper aux nouvelles taxes en prenant des mesures préventives mardi, à la veille de l'annonce de Donald Trump, et en levant la totalité des droits de douane restants sur les 1 % de marchandises américaines encore concernées.
Mais le président américain a maintenu ses mesures, affirmant que les États-Unis accusaient un déficit commercial important avec Israël, l'un des principaux bénéficiaires de l'aide militaire américaine.
Le voyage du Premier ministre israélien est "également un moyen pour Netanyahou de jouer le jeu et de montrer à Trump qu'Israël le suit", estime Yannay Spitzer, professeur d'économie à l'université hébraïque.
"Je ne serais pas surpris si des concessions envers Israël étaient annoncées (...) et cela servirait d'exemple pour d'autres pays", a-t-il ajouté.
Gaza, nucléaire iranien
M. Netanyahou évoquera également la guerre dans la bande de Gaza, les otages israéliens retenus dans ce territoire palestinien et la "menace iranienne" grandissante, a indiqué son bureau.
Israël a repris le 18 mars son offensive à Gaza, après une trêve de deux mois avec le mouvement islamiste palestinien Hamas négociée par l'intermédiaire des États-Unis, du Qatar et de l'Égypte.
Depuis cette date, plus de 1 330 personnes ont été tuées lors des opérations aériennes et terrestres israéliennes à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, 58 sont toujours retenues dans le territoire palestinien, dont 34 sont mortes selon l'armée israélienne.
Sur le dossier iranien, M. Trump a appelé l'Iran, ennemi des États-Unis et d'Israël, à des "négociations directes" sur un nouvel accord visant à limiter le programme nucléaire de la République islamique.
Il a aussi menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.
Dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a rejeté tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela n'aurait "aucun sens".
========N.A.