ANI - (AFP) - Le secrétaire général de l'ONU a mis en garde mercredi contre toute tentative de « nettoyage ethnique » à Gaza, en réponse aux déclarations du président américain, Donald Trump, qui a proposé un départ des Palestiniens du territoire dévasté.

« L'essence même de l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien se rapporte au droit des Palestiniens à tout simplement vivre comme des êtres humains sur leur propre terre », a déclaré Antonio Guterres, devant le comité de l'ONU sur les droits des Palestiniens. Mais « la concrétisation de ces droits ne cesse de s'éloigner, de plus en plus hors de portée », a-t-il dénoncé, décrivant « la déshumanisation et la diabolisation systématiques et effrayantes d'un peuple entier ». Si « évidemment, rien ne justifie les attaques épouvantables du Hamas du 7 octobre », rien ne justifie non plus « le catalogue de destructions et d'horreurs sans nom » à Gaza ces derniers mois, a répété le chef de l'ONU.

Alors que le cessez-le-feu en vigueur depuis le 19 janvier entre Israël et le Hamas permet un certain répit, « dans la recherche de solutions, nous ne devons pas aggraver le problème », a-t-il plaidé. « Il est vital de rester fidèle aux fondements du droit international. Il est essentiel d'éviter toute forme de nettoyage ethnique ».

La solution à deux États

Interrogé spécifiquement sur les déclarations du président américain concernant Gaza, le porte-parole du secrétaire général, Stéphane Dujarric, a souligné que « tout déplacement forcé de population est équivalent à du nettoyage ethnique ».

Donald Trump a évoqué mardi un projet de prise de contrôle de la bande de Gaza et du déplacement vers la Jordanie ou l'Egypte des Palestiniens qui « adoreraient », selon lui, quitter le territoire dévasté par plus de 15 mois de guerre. Des propositions qui ont provoqué une avalanche de protestations à travers le monde.

« Nous devons réaffirmer la solution à deux États », israélien et palestinien, vivant côte à côte en paix et en sécurité, a d'autre part répété mercredi Antonio Guterres. « Toute paix durable nécessitera des progrès tangibles, irréversibles et permanents vers la solution à deux Etats, la fin de l'occupation, et la mise en place d'un Etat palestinien indépendant, dont Gaza est une partie intégrante », a-t-il insisté.

Dans cet objectif, l'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, a insisté sur l'importance d'un « succès » de la Conférence de haut niveau sur la question palestinienne prévue en juin à l'ONU à New York, sous la co-présidence de la France et de l'Arabie saoudite. Il a également répété son rejet des projets de Donald Trump: « Nous ne quitterons pas Gaza ». La bande de Gaza « fait partie de notre patrie et nous n'avons pas d'autre patrie que l'État de Palestine. Alors nous ne cherchons pas d'autre patrie ou d'autre pays », a-t-il affirmé. Mais « nous serions ravis de retourner dans nos maisons en Israël, d'où nous avons été chassés à l'origine », a-t-il lancé à ceux qui disent vouloir que les Palestiniens vivent « heureux et en sécurité ».

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