ANI - Le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, a mis en garde ce mercredi contre la crise politique qui pousse la situation au pays vers le pire, signalant que l'absence du budget - qui n'a pas été ratifié depuis 2005 pour différentes raisons - constituait un indicateur négatif pour le Liban.
"La situation économique au pays est étroitement liée à celle financière. L'absence du budget constitue un grand dilemme parce qu'elle donne un indicateur négatif pour le Liban dans le monde entier, tout en ajoutant à la confusion dans la régularisation des dépenses et l'élaboration d'une vision pour le travail de l'Etat pour les périodes futures", a-t-il expliqué, dans un entretien accordé au magazine "Moukarabat" (approches) publié par le Mouvement Culturel.
Le ministre a alors appelé à la dynamisation des institutions constitutionnelles et du Parlement pour l'approbation de plusieurs projets de loi qui sont en attente.
"Cela nous permettrait de tracer une feuille de route afin d'éviter de plonger dans un pétrin financier. A mon avis, les dangers sont importants et menacent la stabilité", a-t-il dit.
Parmi ces dangers, la perte de grandes sommes et de la confiance des institutions, ainsi que l'alourdissement du fardeau des Finances publiques.
M. Hassan Khalil a, en outre, signalé que le Liban avait besoin des aides financières internationales en l'absence de projets sérieux au pays, "comme l'exploitation du pétrole et du gaz et la réduction du déficit provoqué par le secteur de l'électricité" - projets qui permettraient, selon lui, d'équilibrer la situation financière.
"Le système bancaire libanais est solide (...) mais la crise politique, si elle perdure, risque de pousser les choses vers le pire", a-t-il fait remarquer, assurant toutefois qu'il n'évoquait aucunement un effondrement financier, "mais des craintes provoquées par les troubles politiques et qui pourraient mener à des situations incontrôlables".
Par ailleurs, et au sujet de la grille des salaires, le ministre a souligné qu'elle représentait "une démarche de réforme dont les fonctionnaires et les enseignants du secteur public doivent bénéficier".
Il a alors noté que l'approbation de cette grille aurait un impact positif sur les finances publiques.
M. Hassan Khalil a enfin abordé la question du mouvement de protestation populaire, assurant que certaines revendications étaient justes et devraient être discutées en Conseil des ministres.
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