ANI – Le ministre de la Culture Ghassan Salamé a souligné que l’adjointe de l’envoyé américain au proche Orient Morgan Ortagus avait deux priorités principales lors de sa rencontre avec les ministres au Liban. « La première est militaire : elle concerne le désarmement du Hezbollah et la nécessité de confier les armes exclusivement à l'État libanais, condition essentielle pour le déblocage de l’aide internationale. La seconde est économique, liée aux réformes financières et économiques exigées du gouvernement. »
Dans une interview accordée à radio Spoutnik, Ghassan Salamé a souligné « la connaissance précise d'Ortagus des types de législations que le gouvernement prévoit de soumettre au Parlement, des conditions imposées par les organisations internationales au Liban, et du niveau de progrès ou de retard du pays dans l’adoption de ces réformes ». Il a noté que l’intérêt d’Ortagus pour le volet économique semble surpasser celui pour les questions militaires.
Il a également insisté sur le fait que, « même si la normalisation (avec Israël) ne figurait pas au programme officiel de la visite de l’émissaire américaine, il faut la prendre au sérieux. »
Il a confirmé « l’unité de position entre la présidence et le gouvernement » lors des discussions avec Ortagus, ajoutant :
« Notre position est claire : l’armée fait ce qu’elle peut, compte tenu de ses moyens, pour œuvrer au désarmement du Hezbollah. »
Il a estimé que « l’attention portée aux citoyens et à la reconstruction de leurs maisons doit aller de pair avec le processus de désarmement du Hezbollah. »
En ce qui concerne les réformes, le ministre de la Culture a indiqué que « le gouvernement remplit ses engagements et a adopté le projet de loi sur le secret bancaire », exprimant l’espoir que « le Parlement l’adopte prochainement. »
Il a jugé que « ceux qui pensent que le secret bancaire est encore en vigueur au Liban se trompent », insistant sur l’importance de cette loi, « car elle aidera le Liban à sortir de la zone grise dans laquelle il a été plongé. »
En réponse à une question, il a souligné que « le gouvernement prépare une loi sur la restructuration du système bancaire, qui prendra la forme de projet de loi dans les prochains jours. »
Salamé a également révélé « une troisième demande émanant de la Banque mondiale, soutenue par Ortagus et d’autres pays, visant à nommer une nouvelle direction au Conseil du développement et de la reconstruction avant les discussions avec le FMI prévues pour le 21 avril. »
Il a ajouté : « C’est une mesure que nous allons prendre avant cette date. »
Il a précisé : « Nous ne répondons pas à des exigences américaines, mais nous agissons selon une politique que nous considérons comme étant dans l’intérêt du Liban pour relancer la croissance économique. »
Tout en confirmant que « les violations continues par Israël de la résolution r41701, l’occupation des cinq collines et les assassinats qu’elle perpètre sont des signes clairs de son manque de respect pour les règles internationales », il a déclaré : « La question des armes est différente : c’est un sujet purement libanais, et nous avons convenu qu’elles doivent être exclusivement entre les mains de l’État. »
En réponse à une autre question sur la possibilité d’organiser une conférence nationale sur le désarmement du Hezbollah, il a déclaré :
« Il n’y a pas d’objection à un tel congrès national, mais ces polémiques sont lassantes, et l’armée accomplit déjà sa mission. »
Il a ajouté : « Si une explosion devait se produire au Liban, la question des armes n’en serait pas la cause. »
L.M.