ANI - Le patriarche maronite, le cardinal Bechara Boutros Rahi, a reçu au siège patriarcal à Bkerké le Premier ministre, Nawaf Salam, accompagné du ministre des Télécommunications, Charles Hajj, et du ministre du Développement administratif, Fady Makki. Cette rencontre a permis de discuter de la situation actuelle.
Le patriarche Rahi a remis à son visiteur la médaille du patriarcat maronite et a offert un déjeuner en son honneur auquel ont participé plusieurs évêques.
Salam
Après la réunion, le Premier ministre Salam a déclaré : "Je remercie Son Éminence pour son invitation aujourd'hui, Bkerké est une grande référence nationale pour tous les Libanais. Cela a été l'occasion de présenter le travail du gouvernement, et nous sommes fiers des réalisations que nous avons accomplies, notamment en adoptant un nouvel mécanisme concurrentiel et transparent basé sur la compétence, en particulier pour les nominations administratives. De plus, nous avons accéléra le traitement de certaines lois relatives aux réformes financières, en commençant par l'amendement de la loi sur le secret bancaire que nous avons envoyée au Parlement. Aujourd'hui, le gouvernement se concentre sur l'achèvement du projet de loi relatif à la réforme du secteur bancaire pour améliorer la situation financière qui est la loi régissant les finances publiques."
Il a ajouté : "Son Éminence m'a également interrogé sur la visite de l'envoyée américaine, Morgan Ortagus, au Liban, et je l'ai informé des circonstances de sa visite. J'ai également eu un entretien privé avec Son Éminence afin de bénéficier de sa sagesse et de sa connaissance approfondie de l'histoire du pays."
Concernant la parité dans les élections municipales de Beyrouth, Salam a déclaré : "Nous n'avons pas discuté avec Son Éminence de la question de la municipalité de Beyrouth. Le gouvernement est déterminé à organiser les élections municipales et législatives dans les délais, et Beyrouth a une spécificité qui repose sur la parité entre chrétiens et musulmans, qu'il faut préserver. Si certains ont des craintes ou des appréhensions quant à la perte de cet équilibre, il est important de rappeler que Beyrouth est la capitale et doit refléter l'image du Liban. Plusieurs idées sont en cours de discussion, dont l'une porte sur l'adoption de listes fermées qui préservent la parité à Beyrouth et peut-être dans d'autres grandes villes."
Interrogé sur le discours de certains ministres du gouvernement, notamment du vice-Premier ministre et du ministre de la Culture, concernant l'armement du Hezbollah, il a répondu : "Nous avons une constitution basée sur l'accord de Taëf qui stipule le déploiement de l'autorité de l'État sur l'ensemble de son territoire avec ses propres forces. Tous les ministres s'engagent sur ce sujet, et le communiqué gouvernemental a confirmé que l'armement est exclusivement entre les mains de l'État. Je réitère que tous les ministres y souscrivent, la question de la guerre et de la paix étant du seul ressort de l'État. Les deux ministres sont engagés, mais ils ont exprimé ce sujet de différentes manières."
Répondant à une question sur un calendrier gouvernemental pour éliminer l'armement du Hezbollah, le président Salam a déclaré : "Lorsque ce sujet a été abordé au Conseil des ministres, ma réponse a été de demander rapidement aux ministres concernés, en particulier au ministre de la Défense, de nous informer de nos engagements dans le communiqué gouvernemental et de la manière dont nous progressons pour établir l'autorité de l'État sur l'ensemble de son territoire avec ses propres forces, et restreindre l'armement. Ce sujet sera bientôt à l'ordre du jour du Conseil des ministres."
Concernant l'acte d'accusation dans l'affaire de l'explosion du port, il a expliqué : "Ce sujet est entre les mains de la justice, et si nous voulons tous parvenir à une solution dans ce dossier, nous devons adhérer à un principe : lever l’intervention dans le système judiciaire pour qu'il puisse accomplir son rôle. Je ne sais pas quand l'acte d'accusation sera émis, et je ne souhaite pas que quiconque, ni moi, ni les ministres, ni les responsables, intervienne dans le travail de la justice."
En réponse à une question, il a affirmé : "Les cinq points occupés par Israël ne représentent aucune valeur militaire, stratégique ou sécuritaire, car nous sommes aujourd'hui à l'ère de la technologie, des satellites, de l'aviation de surveillance et militaire, et malheureusement, de la présence de réseaux d'espionnage sur le terrain. Par conséquent, Israël devrait se retirer de ces zones le plus rapidement possible, et c'est ce que nous avons affirmé, Son Excellence le Président, et moi-même à Ortagus. C'est ce sur quoi nous travaillons."
En réponse à une question, Salam a ajouté : "Je n'ai reçu aucune menace ni d'Ortagus ni d'aucun autre concernant la possibilité d'un retour à la guerre si le gouvernement ne mettait pas en place un calendrier pour la restriction des armes."
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