Trump a demandé à Chareh, lors de la rencontre à Riyad, de normaliser les relations avec Israël

ANI - (AFP) - Donald Trump a rencontré assez longuement mercredi à Riyad le président syrien Ahmad el-Chareh, à qui il a demandé de normaliser les relations avec Israël, et ce après avoir annoncé la veille une spectaculaire levée des sanctions contre Damas.

Selon l'agence de presse officielle turque, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est joint par internet à la conversation. Le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane y a aussi participé, selon une photo publiée par l'agence de presse officielle saoudienne, qui montre une poignée de main entre le président américain et le nouveau chef de l'Etat syrien, arrivé au pouvoir en décembre à la tête d'une coalition de forces islamistes qui ont renversé Bachar el-Assad.

Normalisation avec Israël

L'entrevue, annoncée au départ comme brève et informelle par Washington, s'est en réalité prolongée jusqu'à durer une trentaine de minutes, plus précisément de 10h07 à 10h40 locale, a fait savoir la Maison-Blanche. Au cours de cette rencontre, M. Trump a demandé à M. Chareh de rejoindre les « accords d'Abraham », c'est-à-dire de normaliser la relation avec Israël, d'après un compte-rendu publié par la Maison-Blanche. Le président américain a encore « encouragé (le dirigeant) à faire du bon boulot pour le peuple syrien » et lui a fait plusieurs autres demandes, en particulier celle de « prendre la responsabilité des centres de détention » où se trouvent des membres du groupe État islamique dans le nord-est de la Syrie, selon la même source, et d'expulser « les terroristes » palestiniens présents en Syrie. Sous les gouvernements Assad, la Syrie a accueilli pendant des décennies de nombreuses factions palestiniennes, notamment des membres du Hamas et du Jihad islamique. 

Commentant cette rencontre, le ministère syrien des Affaires étrangères a évoqué « une réunion historique », au cours de laquelle le prince héritier saoudien a réitéré la nécessité de « lever les sanctions pour parvenir à la stabilité dans la région », et Donald Trump a réaffirmé son engagement à « soutenir la Syrie dans cette étape charnière ». De son côté, Ahmad el-Chareh a « exprimé sa gratitude pour le soutien régional et international, soulignant que la Syrie avance avec confiance vers l'avenir », selon le ministère, ajoutant qu'au cours de la réunion, les participants ont discuté des « moyens syro-américains de coopérer dans la lutte contre le terrorisme, y compris contre l'Etat islamique ».

Donald Trump a annoncé mardi qu'il allait « ordonner l'arrêt des sanctions contre la Syrie », qui pèsent lourdement sur l'économie du pays, exsangue après 14 années de guerre civile. Cette décision était réclamée plus particulièrement par l'Arabie saoudite et la Turquie. La Syrie fait l'objet de sanctions internationales depuis 1979, mais elles ont été renforcées après la répression par le pouvoir de Bachar el-Assad de manifestations prodémocratie en 2011.

« Chance de grandeur »

Donald Trump a estimé que ce geste fort allait « donner (à la Syrie) une chance de grandeur », en allusion à son fameux slogan « Rendre sa grandeur à l'Amérique ». Il s'agit d'un « tournant décisif », s'est réjouie la diplomatie syrienne après que l'Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada ont déjà assoupli leurs propres régimes de sanctions.

M. Chareh avait aussi été reçu avec les honneurs à l'Elysée par le président français Emmanuel Macron qui l'avait exhorté le 7 mai à protéger « tous les Syriens sans exception » face aux violences et exactions entre diverses communautés syriennes.

La levée des sanctions signifie que « Washington a accepté les garanties de l'Arabie saoudite pour légitimer la nouvelle administration syrienne », a affirmé Rabha Seif Allam, du Centre d'études politiques et stratégiques d'al-Ahram au Caire. Elle permettra à Damas de « recevoir les financements nécessaires pour relancer l'économie, imposer l’autorité de l'Etat central et lancer des projets de construction avec le soutien clair du Golfe », a-t-elle ajouté. 

La nouvelle a été accueillie par des célébrations en Syrie, où des dizaines d'hommes, de femmes et d'enfants se sont rassemblés mardi soir sur la place des Omeyyades à Damas. 

La rencontre Trump-Chareh a eu lieu malgré les réticences d'Israël, allié indéfectible des Etats-Unis. 

Donald Trump s'est ensuite réuni, toujours à Riyad, avec les dirigeants et représentants des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). C'est-à-dire l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Qatar, le Koweït et Oman, six Etats en pleine transformation économique et dont le poids diplomatique déborde largement désormais la seule région du Golfe. Après l'Arabie saoudite, le président des États-Unis se rend mercredi au Qatar voisin, puis jeudi dans les Emirats arabes unis. Il avait livré mardi une louange appuyée des gouvernements de la région, en critiquant les stratégies diplomatiques occidentales « interventionnistes ».

Iran et Gaza

Donald Trump vient d'abord dans la région pour signer de gros accords économiques. En Arabie saoudite, la Maison Blanche a clamé avoir glané pour 600 milliards de dollars d'investissements. Riyad a déployé tous ses fastes pour Donald Trump, et Doha, où il se rendra plus tard mercredi, devrait faire de même. Mais les échanges de l'ancien promoteur immobilier avec les dirigeants qataris auront pour arrière-plan un scandale politique qui couve à Washington. L'opposition démocrate aux Etats-Unis reproche au milliardaire d'avoir accepté « le plus gros pot-de-vin étranger de l'histoire récente ». En cause : un Boeing 747-8 offert à Donald Trump par la famille royale qatarie pour remplacer au moins provisoirement son avion officiel , et pour l'utiliser après son mandat. Le président a répliqué que l'avion était un « cadeau temporaire ».

 

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